« Dans la vie, la seule donnée pérenne c’est la Loi de la ferme. On doit préparer la terre, planter, cultiver, désherber, arroser, surveiller la croissance et le développement des plantes jusqu’à maturité. » Une Loi qui s’apparente au processus de création de l’Etat moderne qui postule l’institutionnalisation et la rationalisation de la participation citoyenne dans la chose publique. Que l’on soit du milieu rural ou urbain, quelque soit son degré d’instruction, le fait est que chaque haïtien doit apporter sa pierre dans la construction de l’autre Haïti ; une aspiration qui passe immanquablement par le renforcement des liens sociaux, la reconnaissance et la défense du principe de l’unité dans la diversité, la liberté de penser et le devoir d’agir, de prendre ses responsabilités.
Aujourd’hui, comme jamais auparavant, vu l’effritement graduel de nos acquis en tant que société, il s’avère essentiel que nous nous investissions dans cette lutte pour le salut commun. L’autre Haïti ne doit point être une rengaine, un simple slogan, mais plutôt un acte de Foi. Notre société dépérit pour cause que bon nombre restent frappés d’autisme, cloués dans un assistanat permanent, se qualifiant d’office pour subir l’histoire avec tous ses aléas. Rien que ces jours-ci, la gestion des crises devient une spécialisation très prisée qui fait venir des experts de tout horizon, et le sauve qui peut une aventure de choix pour une jeunesse défaitiste et délaissée. « Si nous n’agissons pas, nous serons sûrement traînés honteusement le long des sombres corridors du temps ».
< La crise est une occasion difficile, douloureuse même, mais c’est aussi une formidable occasion pour oser affronter sa peur, surmonter ses barrières. Aujourd’hui, s’offre à nous la possibilité d’influer sur l’avenir, sur notre avenir par notre prise de conscience tant individuelle que collective, pourvu que cette prise de conscience se poursuive par l’Action. L’aide humanitaire dont nous sommes l’objet en ces jours fâcheux, une manifestation rapide de la diplomatie humanitaire, ne saurait servir de soupape au maintien d’une certaine stabilité axée sur la résilience des uns et des autres. Il faut certainement y voir le sentiment de se sentir lié à l’ensemble du genre humain, mais par delà tout ça, trop souvent on s’est dédouané de nos redevances envers cette société, de nos devoirs d’implication civique. Trop souvent on s’est caché derrière les rideaux du passé pour ne pas assumer le présent et préparer l’avenir de ce coin de terre dont nous voulons faire une « Nation ».
L’Histoire, notre histoire est jonchée de voix qui ont transpercé notre melting pot politico-social chronique pour crier que les choses doivent changer ; mais à quand le saut de la Foi.
La charité ne consiste pas seulement à jeter une piécette au mendiant. Elle conduit à penser qu’un édifice social où sont produits des mendiants a besoin d’être remodelé.
Martin Luther King Jr
A QUI DE DROIT